Into The Wild...

Bonjour à tous ! 

Ne m'en voulez pas trop, je sais, j'ai encore un retard fou ! Mais je prends enfin le temps de me poser et de vous raconter nos 4 jours sur la côte Est ! Nous sommes parties toutes les quatre, Camille travaillant vendredi et samedi, pour quatre jours de l'autre côté de l'île. Côté que nous n'avions pas encore exploré...

Jeudi 4 février, 4h45

Je me lève, le réveil est difficile... mais j'ai promis à Romain de l'emmener au RDV pour son covoiturage, donc je m'habille, et je pars. J'ai un pincement au coeur en rentrant à l'appartement... J'y rentre pour la dernière fois : aujourd'hui, on déménage... Nous allons quitter cet appartement si calme et dans lequel nous nous sentons si bien pour en retrouver un autre qui est... différent ! Je rentre à 5h30 et je me recouche, j'ai encore une heure devant moi !

7h30

Tout le monde est sur le pont, on commence les allers-retours. Et on descend les valises, on les remonte de l'autre côté, on les met dans la voiture, on part direction la nouvelle maison, on se gare, on ouvre le portail et... Il tombe ! Et merde. Impossible de le remettre correctement : c'est trop lourd !! Tant pis, on repose ça comme on peut, et on file terminer le déménagement. 

9h00

Tout est terminé... Et il fait CHAUD ! Et Surpriiiiise : pas de draps, et le ménage n'est pas fait... Bon... ça commence bien... Sachant que le mec qui nous l'a loué nous a fait un laius de 30 minutes sur le ménage et l'état de l'appartement au moment où nous allons partir... Un peu moyen ! Mais tant pis, de toute façon nous ne dormons pas ici ce soir, nous avons rendez-vous à Poindimié ! 

15h00

Les courses pour les piques niques sont faites, les valises sont prêtes, on monte dans la voiture et on file ! D'après Maps (application des smartphones qui permet de trouver un itinéraire entre un point A et un point B) il nous faut un petit 4h en passant par la transversale de La Foa/Canala (les transversales sont des routes qui passent d'un côté à l'autre de la Calédonie). Donc même en s'arrêtant changer de chauffeur, on devrait arriver avant la nuit ! Enfin ça, c'était la théorie...

17h30

Déjà deux heures et demi que nous roulons... Il pleut, il fait sombre, et on voit un panneau "Canala". Ah non, ça ne va pas du tout, Canala c'est bien sur la côte Est, mais c'est une ville à Droite de la transversale... Or nous, on voulait aller vers Houaïlou, à Gauche... Et puis Canala, c'est un peu LA ville de Nouvelle-Calédonie dans laquelle il est mauvais d'être Blanc... Put*** de merde comment on fait ? Et en plus, ça fait 2h30 qu'on roule, et on est QUE la ? Bon... Claire et Laura descendent de la voiture et vont demander leur chemin dans un petit magasin : "Faites tout de suite demi tour, c'est un peu plus loin à droite mais faites demi tour". Bon, rassurant... En repartant de Canala nous appelons le camping de Poindimié pour prévenir que nous aurons un peu de retard : "Ah non mais vous n'arriverez jamais ce soir c'est impossible, il fallait se renseigner avant de partir mesdemoiselles ! Trouvez une autre solution, bon courage, prenez soin de vous". Comment ça prenez soin de vous ? Encore rassurant tout ça dis donc... Bon, entre Canala et Poindimié, il y a Houaïlou, et j'ai un numéro de camping la bas. On appelle, la dame est adorable, et nous dit que nous devrions être là d'ici une heure/une heure et demi. Sauvées ! Nous avons un endroit pour dormir ! Changement de chauffeur, Marielle prend le volant sous une pluie battante et la nuite tombante, et on reprend la route, dans la bonne direction cette fois ! Et une heure/une heure et demi plus tard, on arrive dans un village... Mais y'a pas de panneaux, pas de noms, RIEN. Nous ne savons pas où nous sommes, ni par où aller.

19h00

Claire et moi descendons de la voiture et essayons d'arreter les gens pour demander où nous sommes. Il fait nuit, il pleut, un orage gronde au loin... et on se fait siffler par un groupe de jeunes entassés dans la première voiture qui passe : ça va être sympa ! Une voiture, deux voitures, trois voitures, personne ne s'arrête, et nous on n'ose pas tellement insister. Un 4x4 arrive et commence à se garer sur le parking à côté de notre voiture ! Dedans ? Un papi et un papi encore plus vieux, on est sauvées ! Carte à la main, nous allons le voir et commençons à parler toutes les deux : "On est perdues on doit aller à Houaïlou ce soir on ne sait pas par où aller, comment on fait ?" Il nous regarde avec de grands yeux et nous répond : "Ah mais non, vous ne pourrez pas aller là bas ce soir, la route est dangereuse, il pleut, surtout vous ne bougez pas d'ici. Ici, nous sommes à Kouaoua". Oui, c'est bien, mais on a nulle part où dormir... Tant pis on dormira dans la voiture... "Dans cette voiture ? Ah non, vous ne pouvez pas dormir dans cette voiture !". Ah... Mais du coup on dort OU ? "Laissez moi le temps d'aller acheter mon sandwich et je vais vous aider, je connais quelqu'un qui loue des chambres." SAUVEES ! Il nous emmène donc dans le batiment d'en face, qui s'avère être un restaurant... ouvert. Avec la pluie et la pénombre nous ne l'avions même pas remarqué ! Enfin des gens, et GENTILS par dessus le marché ! Je commence à me détendre. La femme m'explique qu'il y a des chambres à louer pour 6000 francs la nuit. Comparé à nos 1000 francs de camping, c'est cher, mais nous n'avons pas le choix. Il y a 3 lits par chambre, tant pis, l'une d'entre nous dormira par terre mais c'est toujours mieux que rien ! On prend ! En quelques minutes, j'ai payé, et je me retrouve avec une clé, une télécommande de clim et deux pour la télé : on va pouvoir dormir !! 

19h30

Nous avons pris nos marques, posé nos valises et nous nous demandons comment nous allons faire. Le planning du weekend est un peu chamboulé par toutes nos aventures... En fumant une clope dehors, je commence à discuter avec notre voisin de terrasse, plutôt beau gosse soit dit en passant ! Il fait le tour de la Grande Terre, dans le sens inverse du notre, et a pris la route entre Houaïlou et Kouaoua. "En effet c'est de la route de merde, il ne faisait pas tout à fait nuit et j'ai mis une heure et demi". Quoi ? Une heure et demi pour JUSTE CA ? Sachant qu'après il nous restait au moins la même chose jusqu'à Poindimié, en effet nous ne serions jamais arrivées ce soir. Après quelques minutes de discussion, j'apprends qu'il ne devait pas non plus dormir là ce soir mais que le "camping gratuit" de Kouaoua est un champs en friches... Du coup il a pris pour lui tout seul une chambre ici... Avec 3 lits ! Donc 3 matelas ! Opération déménagement : nous passons un de ses matelas dans notre chambre : nous aurons donc toutes un lit ce soir ! 

Nous avions prévu des pâtes bolo pour ce soir, mais nous sommes crevées de la route et de nos émotions, nous avalons un steack haché à la va vite accompagné d'une bière et direction nos lit... 

Vendredi 5 février, 6h30

Debout debout debout, nous avons de la route ce matin, direction Poindimié ! Nous avons toutes les quatre dormies comme des bébés... Je ne me souviens pas avoir aussi bien dormi depuis mon arrivée ! L'orage est passé, il fait beau, pas un nuage à l'horizon... Nous allons pouvoir reprendre la route en toute sécurité ! Petit déjeuner, douche, brossage de dents, rangement des affaires... Nous nous préparons tranquillement pour la longue journée qui nous attend.

7h20

Mon téléphone sonne, c'est le numéro du logement de ce soir ! Pitié qu'il n'annule pas ! Mais non... Charline, la propriétaire du logement, nous demande de faire quelques courses pour elle : des clopes et des légumes... Pour les clopes, pas de problème de toute façon je n'en ai plus. Pour les légumes par contre, ça sera compliqué... Et c'est quand même original de demander à tes locataires de faire les courses, surtout quand elles payent 1800 francs pour un repas préparé par tes soins... Bref, on trouve ça drôle, et un peu gonflé aussi. 

8h00

Nous avons trouvé la route de Houaïlou, et en effet, de nuit sous la pluie ça n'aurait pas été possible. La route n'est qu'un enchainement de virages en épingle... Avec parfois des voitures en contrebas, ou des cailloux avec des prénoms marqués dessus... Les routes de Calédonie sont mortelles, nous le savons déjà très bien, mais celle-ci a l'air de battre tous les records ! Enfin même si elle est dangereuse, cette route à traves les mines est magnifique ! Alors j'en prend plein les yeux, et je profite. Arrivées à Houaïlou, une heure et demi plus tard comme prévu, nous voyons enfin la mer ! On y est : la côte Est ! Changement de chauffeur, et je profite d'une route un peu plus "normale" pour m'endormir...

11h00

Je me réveille au moment où nous passons devant l'hôpital de Poindimié. Nous avions décidé avant le weekend de faire d'une pierre deux coups, quitte à être dans le nord autant déposer quelques CV ! Nous entrons dans l'hopital direction la salle de kiné... Où nous tombons sur deux mecs pas pressés. Etre kiné ici ça a l'air plutôt tranquille ! L'un des deux nous emmène voir les cadres... Qui sont assez tranquilles aussi ! "Pas trop vite le matin, doucement le soir", c'est comme ça qu'on dit ? Histoire de changer les bonnes habitudes : pas de boulot avant avril... Mais ils passent quand même nos CV au service recrutement... Bon... 

12h00

Après avoir acheté des clopes, nous nous arrêtons sur le bord de la route, face à la plage. Il y a une table de pique nique à l'ombre d'un "faux manguier" (arbre qui ressemble à un manguier... mais si on avale sa sève on meurt ! Rassurant non ?). Nos estomacs se réveillent, c'est décidé, on mange ici et on file à Hienghène après ! Un chien nous tient compagnie pendant tout le repas, et une fois la vaisselle faite et quelques photos de la plage prises, nous voilà parties direction Hienghène. Poindimié est assez décevant... Nous nous attendions à une ville plus grande, et plus jolie... Encore une heure et demi de route et nous aurons enfin atteint le but ultime de ce weekend ! 

15h00

A l'arrivée à Hienghène, nous longeons les falaises de la Lindéralique qui surplombent le lagon. Ce sont d'énoooooooormes falaises qui sont détachées de la Grande Terre, c'est impressionnant, et magnifique ! Claire nous a réservé un petit tour en kayak pour demain matin, nous les verrons donc de plus près...

Nous passions à l'Office de Tourisme histoire de récupérer de jolies randos et des infos sur les "choses à voir" dans le coin. Nous sommes arrivées bien plus tard que prévu, nous n'aurons donc pas beaucoup de temps sur place, il faut faire des choix...

Cet après midi sera consacré aux points de vue : certaines falaises à Hienghène ont des formes particulières, un peu comme aux Calanques de Piana en Corse... Nous pouvons donc admirer une Poule et un Sphinx. Pour la poule, pas de problème, on l'a repérée... Le sphinx quant à lui se fait toujours attendre... Nous avons bien vu le rocher, mais pour y voir un sphinx il faut quand même de l'imagination. Peut-être ne l'avons nous pas vu du bon angle ? 

Après un gouter sur les hauteurs de Hienghène, nous décidons de profiter de l'océan à perte de vue et d'aller nous baigner. Trois mamies rigolotes nous ont indiqué un hotel un peu plus tôt dans l'après midi où nous pouvons apparemment profiter de la piscine et de la plage gratuitement ! "Au pire, vous prendrez une orangeade", nous a dit la plus petite et la plus drôle ;). 

Direction l'hôtel donc... Mais le ciel se couvre. Une fois arrivées sur la "plage" (d'herbe...) notre motivation a disparue, pas envie de se mouiller finalement. D'autant plus qu'il faudra bientôt prendre la route pour aller au logement de ce soir... Tant pis, nous allons juste profiter de l'ombre des cocotiers, allongées sur nos serviettes ! 

16h30

Nous retournons à Hienghène, où nous avons vu un panneau indiquant "Tribu de Tiendanite - 20 km". En effet, j'avais réservé le logement sans savoir que cela serait un accueil en tribu, nous nous en sommes rendues comptes en lisant le deuxième guide touristique un peu plus tôt dans la journée. Et coup de chance, la tribu de Tiendanite est celle de Jean-Marie Tjibaou, qui a donné son nom au centre culturel Tjibaou où nous avons été il y a quelques jours... C'est une figure emblématique de l'Indépendance en Nouvelle-Calédonie. Il a joué un rôle très important dans toutes les étapes qui mènent la Calédonie vers l'Indépendance, notamment lors des Evenements (je vous laisse aller lire sur internet si cela vous intéresse...) et a été assassiné il y a 27 ans maintenant...

Nous nous lançons donc à la recherche de la Tribu de Tiendanite, et plus précisément Chez Charline... Et bien sachez que sur ces routes, 20 km équivaut à 45 minutes. Parce qu'il y a des nids de poules et des dos d'anes PARTOUT ! Nous nous avançons sur la piste, tout doucement, en demandant notre chemin à tous les kanaks croisés sur la route... Histoire de ne pas ENCORE se perdre... Et demander son chemin à des kanaks, c'est comme essayer d'apprendre à un éléphant à faire de la danse classique : dans la théorie on peut essayer, mais on ne sait pas trop ce que ça donne à la fin...

"Ah oui c'est bientôt dans... cinq ceeeeeeent... six ceeeeeeent... mètres ?" => Nous avons roulé encore une bonne dizaines de kilomètres après cette phrase. Mention spéciale à la dernière qui nous a aidé : "Ah oui c'est... voila". Ah ben merci, grâce à vous nous sommes sauvées ! 

Mais nous avons fini par trouver la tribu de Tiendanite, et Chez Charline. 

Le logement est sommaire : un chalet avec des nattes et 4 matelas par terre, et une petite cabane en tôle avec des toilettes, un lavabo et une douche en piteux état. Tant pis, nous sommes ravies d'être ici ! Enfin personnellement, je n'en profiterai que plus tard : une migraine m'assomme depuis une heure, je file me coucher dès notre arrivée et dors une heure pour me réveiller au moment du repas... Claire ne se sentant pas très bien non plus, nous laissons Marielle et Laura aller faire la Coutume au frère du chef.

Lorsque l'on arrive en tribu, il est d'usage de Faire la Coutume. En gros, il faut donner un bout de tissu, un paquet de cigarette ou même juste un billet de 500 ou 1000 franc, pour remercier le chef de son accueil. Les filles ont donc été voir le frère du chef qui les a remerciées, et leur a fait faire le tour de la tribu, en leur expliquant l'histoire de Jean Marie Tjiabou, en leur montrant sa tombe etc... Je suis déçue d'avoir loupé ça, mais je ne tenais plus debout. Tant pis ! En tous cas elles sont beaucoup plus incollables que moi pour vous expliquer tout ça, je vous laisserai leur poser des questions !! 

19h30

Nous avions réservé le repas chez Charline. Nous passons à table, et arrivent un énorme plat de riz, 8 gros morceaux de poulet, et une préparation aux légumes/vermicelles/poulet... Il y en a pour 8, nous sommes cinq... et il ne restait presque plus rien ! C'était un pur délice. Nous en profitons pour essayer d'en savoir plus sur Charline, qui se dévoile petit à petit et nous livre quelques détails sur sa vie. C'est génial, et ça change de la Baie des Citrons et des Australiens... C'est beaucoup plus intéressant ! 

20h00

Les petites mamies que nous sommes sont déjà crevées, après avoir débarassé la table et remercié Charline pour le repas, nous filons nous coucher ! Dans notre case plus ou moins ouverte, avec les nombreuses bêtes qui s'y balladent...

J'ai plutôt bien dormi, grâce au masque et aux boules Quies, mais les filles ont été gênées par la lumière extérieure (que Charline a éteint très tard), par la chaleur, par les moustiques, par la peur de croiser un scolopandre (mille patte dangereux pour les intimes...) ou par les quatre en même temps ! 

 

Samedi 6 février, 8h00

Nous avons dormi beaucoup plus longtemps que prévu ! Nous voulions aller tôt faire les roches de la lindéralique histoire de ne pas trop souffrir de la chaleur... C'est loupé ! Le temps de se lever, de manger et de se préparer, il fait déjà bien chaud... Et en plus, nous avons une heure de route ! Charline nous demande de la déposer chez sa soeur, c'est sur le chemin : vendu, elle vient avec nous ! Elle nous regarde comme des aliens quand nous attachons nos ceintures, et sourit quand elle voit la vitesse à laquelle nous roulons... Forcément, quand on a l'habitude d'avoir un super 4x4 avec de bonnes suspensions, notre conduite doit en faire rire plus d'un ! 

10h00

Nous arrivons au camping Babou, où nous attendent nos Kayaks. La propriétaire nous fait faire le tour des lieux, nous fait lire les conditions, et explique à Claire comment se rendre dans la mangrove en kayak. 

A côté de nous se trouve un couple, la tête fatiguée, qui hésite à faire le kayak. En discutant un peu, nous apprenons qu'ils sont en train de faire le tour du monde, qu'ils dorment assez mal depuis quelques jours et que la chaleur les décourage un peu. Nous leur donnons l'adresse de l'hotel où nous étions hier, et nous donnons rendez vous le soir même, vu qu'ils dorment aussi à Tiendanite (le monde est petit... sur une vingtaine de tribus autour de Hienghène il a fallu qu'ils dorment au même endroit que nous ! C'est top !) 

10h50

Après une longue discussion avec nos nouveaux amis (nous apprendrons le soir qu'ils s'appellent Pauline et Henri), il est quand même temps de partir si nous ne voulons pas TROP cuire... Les binomes sont formés : Claire et moi ayant déjà fait du kayak ensemble, nous savons que nous sommes une équipe qui gagne, nous partons donc sur notre kayak violet. Marielle et Laura prennent le leur, et c'est parti !! 

La proprio a dit a Claire de passer sous un pont en bois qui sera sur notre gauche "au niveau des palmiers penchés la bas". Encore une explication à la calédonienne... Des palmiers penchés il y en a PARTOUT ! Enfin a priori, ce pont, on ne peut pas le louper. Alors on part direction la pointe de la baie, et on pagaie. On regarde les poissons volants et les patates de corail. Il fait chaud, mais le vent rend le moment supportable... 

Nous nous retrouvons rapidement de l'autre côté des falaises, dans l'océan, la poule de Hienghène en vue. Oui, mais le problème, c'est que la proprio nous a dit qu'il ne fallait PAS aller à la poule de Hienghène, c'est trop loin, et dans certaines conditions le retour est difficile... Oui mais on n'a pas vu le pont encore... Alors on continue un peu, on aperçoit une petite baie un peu plus loin, il est peut être là ! Enfin quand même, il fait chaud. L'eau est transparente et magnifique, Claire et moi décidons de nous mettre à l'eau chacune notre tour histoire de se rafraichir un peu. Note à ceux qui me connaissent bien : j'ai réussi à aller dans l'eau sans (trop) paniquer, alors que je ne voyais pas le fond ! Si si ! 

A l'arrivée à la baie, le fond n'est soudain plus qu'à quelque centimètres de nous. Avec Claire nous décidons d'aller voir et de passer sur les vagues pour regarder de plus près... Les coraux sont juste en dessous de nous, les falaises autour, la plage en face... C'est magique ! Mais il faut se rendre à l'évidence : pas de pont, nous avons du le louper. Nous faisons demi tour en nous demandant comment repasser côté "océan", et surtout comment passer les vagues. Mais en fait pas de problème, super facile même, nous rejoignons les filles en quelques coups de pagaie, et nous décidons de faire le chemin en sens inverse : nous verrons peut être le pont ! 

Quelques centaines de mètres plus loin, nous longeons la plage, au dessus des coraux, quand j'aperçois une petite tête qui nous regarde avant de plonger : une tortue ! Elle s'éloigne en direction des filles puis plonge, on ne la voit plus... Tant pis, on continue notre route !

Arrivée à 100 mètres du camping, sur notre droite un banc de sable. Et derrière ce banc de sable, de l'eau. Et derrière cette eau... Le pont ! "Vous ne pourrez pas le louper" est facile à dire, le pont a beau être très grand, il est bien caché. Enfin surtout quand on part du camping sans longer la plage et en regardant les poissons volants autour de nous... 

Cela fait déjà 1h30 que l'on pagaie, le soleil tape... Mais ce serait dommage de s'arrêter la ! Nous décidons de porter nos kayaks sur le bancs de sable et de s'engager dans la balade initialement prévue. Nous nous retrouvons au milieu de la mangrove et des falaises, c'est magnifique ! Nous nous arrêtons un peu à l'ombre des arbres avant de repartir, puis de faire demi tour : nous avons faim, et il fait chaud. 

13h00

Nous sommes de retour au camping... dans lequel il y a des douches propres !! Ni une ni deux, Laura et Marielle filent pour ce qu'elles ont appelé "une des meilleures douches de leur vie" pendant que Claire et moi commençons à préparer le repas... et ensuite on inverse !

Nous mangeons à l'ombre des farés, entourées de quelques chats intéressés par le contenu de nos assiette. A côté de nous, des jeunes discutent de leur programme de l'après midi. Ils ont l'air de connaitre le coin, nous en profitons pour leur demander si les cascades de Tao sont proches d'ici ou pas ? A priori 45 minutes de route, nous décidons d'aller y faire un tour avant de rentrer à la tribu pour la soirée.

15h00

Après avoir passé Hienghène, nous continuons notre route vers le nord direction le Bac de la Ouaième. Première fois pour moi, j'ai l'impression d'être dans Billy Elliot, et c'est chouette ! De l'autre côté, nous enchainons les traversées de différentes tribus... en comptant les ponts ! L'un des jeunes de tout à l'heure nous a dit : après le 4e pont. Ouais enfin quel genre de pont, les grands ponts ? les moyens ponts ? les petits ponts ? On avance, et on finit par voir le panneau dont il nous parlait "Cascades de Tao". On ne peut pas se tromper, c'est là. "Tu gares ta voiture à droite sur le parking, tu traverses la route et t'as l'impression de rentrer chez des gens mais en fait c'est chez des gens". Ah bah c'est bien ! Nous traversons donc un jardin, déposons quelques pièces dans la boite prévue à cet effet et marchons en direction d'un point d'eau. Il existe ici une balade très sympa réputée facile d'une petite heure aller-retour pour aller voir les immenses cascades de plus près... Nous n'avons pas le temps aujourd'hui, nous décidons de revenir demain, tôt, avant d'attaquer la route de retour. 

En attendant, on trouve des vasques, où se baignent une famille kanak. Nous décidons de nous arrêter ici et de nous baigner ! L'eau est claire et fraiche : parfait pour prendre une douche improvisée, histoire de laver la crème solaire de l'après midi. Au fur et à mesure, de gros coups de soleil apparaissent sur les jambes des filles... Pourtant je vous assure, elles mettent de la crème solaire !! J'ai de la chance, je n'ai rien... Enfin on ne peut pas se tromper, elles ont eu ces coups de soleils en faisant du kayak : marque du short, coup de soleil unilatéral... Et apparemment, ça brule fort ! Les plus gros coups de soleil du séjour... 

16h30

Après avoir profité de la fraicheur de l'eau, nous commençons à sentir quelques gouttes au moment de nous rhabiller. Il est l'heure de rentrer à la tribu, nous devrions en avoir pour une heure et demi... Mais c'était sans compter la pluie ! Qui se met à tomber quand nous montons dans la voiture, et qui ne s'arrêtera que dans la nuit ! 

18h00

Nous récupérons Charline chez sa soeur et arrivons à la tribu. Il pleut depuis quelques heures déjà, le sol est trempé. Je voulais aller visiter la tribu avec le frère du chef : tant pis, je devrai revenir une autre fois ! 

Quelques minutes après notre arrivée, nous voyons Pauline et Henri qui viennent nous rendre une petite visite ! Trop chouette ! Charline nous sert un thé, et nous discutons pendant une bonne heure : ils nous racontent qu'ils se sont mariés il y a deux ans, et qu'ils parlent de ce tour du monde depuis un moment déjà... Ils ont déjà fait l'Asie et l'Australie, après la Calédonie direction la Nouvelle Zélande, la Polynésie (j'en profite pour leur donner quelques "trucs incontournables" que j'ai adoré là bas), l'île de Paques, l'Amérique du Sud puis du Nord : ils terminent par New York. Le tout sur 9 mois. Ca fait rêver ! Echanges d'adresses de blog : si vous lisez cet article, Pauline et Henri, je pense bien à vous, et j'avoue être un peu jalouse ;). J'ai trouvé mon futur projet, une fois que je serai rentrée en France. Et que j'aurai renfloué les caisses, aussi. Ils nous quittent un peu avant le repas : ce soir ils goutent le Bougna, plat typique à base de pomme de terre, ignam (mais ce n'est pas la saison, donc ce sera sans ignam...), taro et viande ou poisson. Nous les verrons peut être demain : ils vont aussi faire la randonnée des cascades de Tao ! 

19h30

Charline nous sert notre second repas... DU CERF ! Nous sommes ravies d'en remanger : nous avions gouté à Pocquereux, avant notre balade à cheval. Le repas est encore une fois délicieux, je me ressers deux fois par gourmandise... (Oui, je sais, ce n'est pas raisonnable !) 

Une fois encore, nous sommes fatiguées. Une fois le repas avalé, nous ne tardons pas à aller nous coucher... Pour une nuit à peu près équivalente à la précédente (comprendre : j'ai bien dormi, les filles un peu moins ^^)

Dimanche 7 février, 6h30

Debout tout le monde, on part à 7h ! Direction les cascades de Tao, encore une fois ! Maintenant, on sait où c'est ! Donc aucun problème pour la route, on trace ! On passe le bac, les tribus, et nous voilà sur le parking. On enfile les chaussures de randos, les lunettes de soleil, la casquette, on met de la crème solaire, et on est parties. 

Nous mettons 25 minutes à monter, en effet, rien de bien compliqué... Et en haut... c'est magnifique ! Nous sommes juste en bas des cascades !! Ni une ni deux, nous sortons les maillots de bain et nous glissons dans l'eau fraiche de la rivière ! Super-Trop-Chouette ! 

Un Expat nous rejoint, il était au parking en même temps que nous. Il travaille ici depuis quelques années, mais était en France depuis 6 mois pour le boulot (je vous assure, j'étais plus bronzée que lui !!). Il profite de ses quelques jours de vacances pour faire un petit tour du Nord, il ne connait pas... Nous profitons de sa présence pour lui demander quelques photos de nous quatre qui ne sont pas des selfies...

Nous décidons d'aller jusqu'au bord de la cascade, alors on escalade les rochers. Nous ne sommes toujours pas habiles comme des kanaks, mais nous avons l'air moins ridicules qu'au Trou Feuillet la dernière fois ! Si, si je vous assure ! Et arrivée en bas, on lève les yeux... Ce que c'est beau ! Deuxième série de photo ! Vraiment pratique d'avoir un photographe en fait !

10h45

Il va falloir penser à redescendre... Nous avons toute la route jusqu'à Nouméa à faire... Et on ne passe pas par la même transversale, donc on ne connait pas, donc on prend un peu de marge ! 

Au moment où nous retournons sur le chemin, deux têtes nous font coucou à quelques mètres : Pauline et Henri ! Ca fait plaisir de les voir !! On discute un peu avec eux, puis on file, en se promettant d'aller regarder leur blog régulièrement ! 

11h40

C'est parti ! Nous sommes dans la voiture, nous avons grignotté quelques biscuits avant de partir et nous nous mettons en route, direction Hienghène puis la transversale Tiwaka-Koné, puis Bourail, puis Boulouparis, puis Nouméa. A priori environ 400 km. Oui, sauf que nous n'avons plus d'eau... et plus assez d'essence pour couvrir toute la route ! Nous nous arrêtons à l'hotel où nous avions voulu nous baigner le premier jour, et allons demander au bar si nous pouvons avoir de l'eau... La petite mamie rigole, elle doit nous prendre pour des inconscientes de ne pas avoir prévu, et j'avoue que nous avons mal fait nos calculs... Elle nous sert plusieurs pichets remplis d'eau et de glaçons que nous transférons dans 4 bouteilles vides et dans une gourde. Avec ça, on devrait tenir l'après midi ! 

A 17km au sud de Hienghène se trouve une station essence dans laquelle nous avons fait le plein en arrivant... Oui, mais nous sommes dimanche... Et elle est fermée... Non pas encore !! Décidément ce weekend sera sacré "weekend des galères"... On regarde la carte, à priori il y en a une au village suivant. "A priori", j'ai dit. Parce qu'elle est fermée elle aussi... Bon... Nous avons suffisamment d'essence pour aller jusqu'à Koné, de l'autre côté de la transversale, et après un appel à Max-la-rescousse, nous devrions trouver une station ouverte la bas. Et si ce n'est pas le cas, il faudra trouver un endroit ou dormir jusqu'au lendemain. Chouette. 

14h00

Nous arrivons au début de la transversale. Nous décidons de profiter des deux farés en bord de route pour nous arrêter manger des pates rapidement, nous commençons à avoir vraiment faim, et mieux vaut partir le ventre plein ! 

45 minutes de pause (dont 25 minutes de cuisson de pates...) plus tard, nous voilà parties sur la transversale... en direction d'un ENOOOORME nuage noir ! Chouette... Moi qui ai peur de l'orage... La panique commence à monter : nous n'avons pas suffisamment d'essence pour aller à Nouméa, je ne veux pas dormir n'importe ou, j'ai peur de l'orage, la route tourne beaucoup... Il faut que je dorme, c'est la meilleure des solutions... Alors je m'endors pendant trois quart d'heure, et quand je me réveille j'entend Claire dire "J'ai compté deux secondes entre l'éclair et le tonnerre... Il est juste au dessus de nous !". Quelques kilomètres plus loin : un éboulement. Juste devant nous. Claire analyse : On passe ? On passe pas ? Y'a une grosse pierre qui arrive on ne passe pas et... Vas y on passe maintenant ! J'aurai mieux fait de rester endormie ! Mais Laura-Schumi s'en sort vraiment comme une championne, et nous arrivons de l'autre côté de la transversale en vie, quand la pluie diminue ! 

Nous devrions prendre la direction de Nouméa, mais nous faisons un petit détour par Koné, à 5 km, pour essayer de trouver une station essence ouverte... Et OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII en voilà une ! J'ai presque envie de pleurer de soulagement !! Une petite pause pipi-clope s'impose, nous faisons le plein, et on repart. Direction NOUMEA ! Avec le plein d'essence, sur une vraie route de l'Ouest, pas une route toute défoncée de transversale, et sans orage ! On échange les places : Laura et Claire peuvent aller dormir à l'arrière et Marielle et moi passons devant. Marielle-super-copilote gère la musique, et nous repartons, ravies d'avoir réussi ! Enfin le comble dans tout ça, c'est que nous avons vu QUATRE stations essences ouvertes rien qu'autour de Koné, et de nombreuses autres tout au long de la route... Ca valait bien la peine de paniquer ;). 

Nous longeons toute la côte Ouest au coucher du soleil, Marielle prend le volant au niveau de Boulouparis pour la fin de la route, et nous arrivons à Nouméa, 8h00 après notre départ des chutes de Tao... 

Ce weekend était plein d'émotions, et nous l'avons geré comme des chefs, malgré les imprévus. En tous cas, ça nous apprendra : à l'avenir, nous prévoirons un peu mieux nos road trips, histoire de ne pas se faire avoir...